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Captation vidéo: Philippe Larocque



L'opérateur

Animation, HD, Noir et blanc, Sans dialogue, 2019, 3 min 10 sec
À travers un fouillis informatique dense, L’opérateur chargé de gérer le matériel visuel de la mosaïque d’écrans subit une perte de contrôle visuel.



L’opérateur est une oeuvre numérique animée inaugurée en octobre 2019.

Une présentation de la Place des Arts et du Conseil des Arts et Lettres du Québec (CALQ), diffusé sur la mosaïque d'écrans de l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts.




Près de 35 000 personnes traversent le hall de l’Espace culturel Georges-Émile Lapalme chaque jour. Certes, beaucoup de gens assistent à des activités culturelles mais la plupart se rendent tout simplement... à leur travail au centre-ville. Cette œuvre leur est dédiée. C’est une histoire simple et ludique qui résume une dure journée dans la vie d’un travailleur de l’ombre : l’opérateur de la mosaïque d’écrans de la Place des Arts.

Le bureau de l’opérateur est inspiré des énormes consoles techniques issues des années 50-60, dont celle de la conquête spatiale ainsi que des opératrices téléphoniques du début du siècle. L’opérateur, au centre de la mosaïque d’écrans s’assure à travers une multitude de patchs de fils que chaque écran diffuse le bon contenu. Que diffuse-t-il toute la journée? Des images simples, paisibles et relaxantes : des images de fleurs, d’animaux qui dorment, de voiliers qui voguent en mer, etc. À travers ses images, l’opérateur a le pouvoir d’alléger la vie des travailleurs en proposant des images douces ; un peu comme le vidéo de chat que les gens regardent durant leur pause qui peut aider à décrocher ou alléger l’atmosphère par le rire ou l’attendrissement.

L’opérateur est un projet d’animation où des techniques à mi-chemin entre l'animation traditionnelle et le design à l’ordinateur sont utilisées. Les dessins sont très simples : trait noir sur fond blanc, lignes expressives et brouillonnes, mouvement brusques, etc. Le style prône un côté spontané, artisanal et même enfantin par moments offrant un contraste intéressant à l'Espace culturel, un lieu hautement soigné, « technologique » et moderne. 

Au niveau sonore, L’opérateur est grandement inspiré des œuvres issues des années 60: les films expérimentaux de Norman McLaren ainsi que de la conquête spatiale. Sons provenant de re-créations de synthétiseurs modulaires, électro-acoustique ludique ; les sons électroniques permettent de mieux comprendre l’environnement technologique de l’opérateur. Une certaine folie sonore est amplifiée lorsque celui-ci est en perte de contrôle des écrans ; des sons un peu plus étranges, un peu plus denses inspirés du travail de James Cargill (Broadcast), du Focus Group et des films rétro de l’Office national du film.

Les versatubes sont utilisés comme transmetteurs d’information entre l’opérateur et ses écrans en créant des dégradés du noir vers le blanc ou l’inverse. Leur utilisation est donc purement narrative et en lien direct avec les actions du personnage ou le contenu présenté dans les écrans. L’utilisation réduite à 2 couleurs («noir» ou «blanc») fait écho au langage informatique («allumé» et «éteint » / «0» et «1»). Les trainées lumineuses qui en résultent évoquent le transfert des commandes envoyés par l’opérateur ; un peu comme les barres de téléchargement ou les lignes d’un symbole Wi-Fi qui chercherait son signal.




︎ Communiqué du CALQ